Jean Gosset (1912-1944)

Compiègne – Neuengamme

Déportés au camp de Compiègne Royallieu
Le soir du 28 juillet 1944, les prisonniers qui partent pour l’Allemagne reçoivent le ravitaillement pour trois jours de voyage : un pain rond et un saucisson

Ils parcourent à pied le chemin jusqu’à la gare. Les conditions du voyage sont les mêmes que pour tous les convois de déportés : entassés à soixante par wagon de marchandises (parfois c’est même beaucoup plus, et quelques-uns meurent étouffés), les hommes ne peuvent pas s’allonger ; ils peuvent de temps en temps s’asseoir, mais seulement à tour de rôle. Un baquet sert de tinette. La chaleur est accablante, l’atmosphère étouffante, mais il n’y a rien à boire.
Lors de l’arrêt à la gare de Soissons, les Allemands, qui passent une inspection méticuleuse, remarquent le trou : deux prisonniers sont aussitôt abattus sur le quai.
Aucune évasion n’a lieu dans ce convoi : en tout, quatre hommes, soupçonnés d’avoir eu l’intention de fuir, sont exécutés pendant le voyage.
Trois jours pour atteindre Hambourg. Un voyage très pénible mais qui doit paraître assez rapide par rapport à l’interminable transfert de Rennes à Compiègne… Une fois la frontière franchie, le train roule sans arrêts prolongés, car les voies ne sont plus coupées comme sur le territoire français.

Le 31 juillet, le convoi arrive au camp de Neuengamme

Extrait de « Sur les traces de Jean Gosset »

A écouter : sur le site de la Fondation pour la mémoire de la déportation, de nombreux témoignages ont été recueillis dont celui de Robert Pinçon qui raconte Le voyage dans le wagon de marchandises

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