Lucien, le frère de Jean, est né en août 1915
C’était un petit garçon, puis un adolescent très gai, pétulant, certainement moins “contemplatif” et calme que Jean. (Janine, amie d’enfance)
Les deux frères étaient studieux mais peu sportifs. Ils nageaient, faisaient du vélo et la gym au lycée, comme tout le monde, et c’était tout. Lucien, de plus, était en mauvaise santé, ce qui le forçait à se ménager. Après la mort de leur mère, Jean et Lucien, ressentirent la nécessité de se convertir. Cela se fit sérieusement : pour pouvoir choisir en connaissance de cause, ils étudièrent le judaïsme, le protestantisme et la religion catholique. Leur choix se porta sur cette dernière.
Puis Lucien, qui avait toujours été fragile, tomba plus gravement malade, à l’automne 1932. Il souffrait depuis longtemps de rhumatisme articulaire aigu, qu’on ne savait alors pas soigner, et qui lui avait laissé des séquelles cardiaques. Il avait passé la première partie de son bac en juin et était entré en classe de Mathématiques. Il s’était renseigné sur le programme de Normale Sciences (son frère venait d’être admis rue d’Ulm, en Lettres).
La maladie n’a pas duré longtemps. Je suis passée le voir un jour, il était au lit mais toujours rieur et taquin. Je devais y retourner la semaine suivante, quand il est mort. J’ai connu là mon premier vrai chagrin. Quand il était mourant, Lucien a demandé à Marie-Camille de le baptiser. Jean a dû embrasser la religion catholique quelques semaines après. […] Personne n’aurait été très étonné si Jean avait annoncé qu’il entrait dans les ordres, son père semblait même le craindre.
(Janine)
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